La tolérance et ses limites .

La force du droit contre l’oppression du fait

Le consensus mou a trouvé son cheval de Troie, c’est la tolérance dressée contre la laïcité institutionnelle. 

Mirabeau déclarait à l’Assemblée nationale, au moment de la discussion sur la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen qui sera votée le 26 août 1789 : «  La tolérance, c’est le fait du prince ». Il avait profondément raison.

La tolérance, cela a deux bouts, il faut quelqu’un qui tolère et un autre qui soit toléré. Et celui qui tolère peut demain ne plus tolérer.

Toute l’histoire a montré des despotes éclairés à un moment et au soir de leur vie beaucoup moins éclairés.

La tolérance est une vertu individuelle et non un principe constitutionnel.

Il faut mieux être, bien sûr, tolérant que sectaire, mais ce n’est pas un concept législatif.

Il ne faut pas confondre l’État et l’individu.

L’État doit être laïque, car il s’arrête où commence la conscience (Edmond de Pressensé).

Mais l’individu ne peut être neutre, il a un point de vue qu’il doit manifester quand il le désire.

La laïcité n’est pas un principe philosophique, c’est un mode d’organisation des services publics et de l’État.

L’athéisme est une philosophie positive, mais il serait un monstre juridique s’il devenait un principe constitutionnel.

État athée ou État théocratique, ce sont les deux faces d’une même médaille, celle de l’oppression.

Nous faisons toujours notre la devise du journal La Libre Pensée de 1868 : « La tolérance s’inscrit dans la sphère des faits et non dans celle des idées ».

Nous combattons pour que chacun puisse exprimer ses convictions, mais nous ne sommes nullement obligés de les partager.

Nous avons même un devoir de les combattre si nous ne sommes pas d’accord avec.

Cela s’appelle la démocratie et la libre confrontation des points de vue.

Il faut savoir aussi ne pas suivre les modes, c’est même, en quelque sorte, un impératif catégorique pour un libre penseur. 

André Lorulot  -cf. photo ci-dessous- dénonçait en 1954 les prêtres ouvriers et les prêtres chiffonniers.

C’est notre tradition et nous entendons bien la respecter.

C.G

1 réflexion au sujet de « La tolérance et ses limites . »

  1. Très impressionné par ce texte. En particulier par la citation de Edmond de Pressensé (qui était un prêtre ?).
    Ce texte d’André Lorulot est brillament clair, ainsi que ta mise en page de ton article (texte + photo). Bravo.
    Tu as bien saisi cette première étape de mise en page d’articles. La prochaine fois, on ira plus loin.

    Personnellement, comme tu le sais, j’écris un livre « L’athéisme et la laïcité », et ce texte d’André Lorulot est exactement dans sa lignée. Je vais certainement le citer.

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